"Je n'ai pas pu condamner Kan Ki" et quoi que Sei ajoute, ensuite, "j'ai encore besoin de la force de cet homme" montre, tout de même, quoi que rendu à un certain pragmatisme, la supériorité - temporaire - de Kan Ki sur le roi de Sei.
C'est dommage qu'il n'y ait pas de réflexion plus poussée concernant les termes du débat Kan Ki/Sei "tu es le plus grand massacreur" et Sei qui le reconnaît en disant que c'est pour le plus grand bien à venir. Et, surtout, Kan Ki qui montre explicitement que PERSONNE ne veut être pote, après coup, avec les Zhao. Ca mériterait une discussion, ça aussi, parce que l'argument de Sei "les générations futures seront ok". Encore une fois, oui, mais à quel prix. Et c'est cette question qu'il faut poser, en dernier terme, à quel prix. Les guerres d'annexion ne sont jamais que des luttes de pouvoir qui se parent du beau mot d'unification. La fondation, contrairement à ce que prétend Sei, ne sera pas la loi mais le cadavre (d'ailleurs l'exemple de la fin de la féodalité en Europe sert à la fois d'exemple et de contre-exemple aux vues prétendues de Sei ).
Et c'est le truc aussi amusant on voit, en creux, se dessiner un roi plus sanguinaire que ne le laisse voir le trait de l'auteur. Au final Sei ne triomphe (et ne passe) jamais que par la violence, c'est par la violence qu'il vainc Ryo Fui et par la violence qu'il veut faire dominer ses vues sur les autres Etats. Y a une ambivalence dans ce que fait/dit Sei. Son propos paraît toujours relativement pacifique/ste et argumenté et il s'avère au final qu'il ne pave ses chemins que de sang.
On peut lui reconnaître de croire fort à son idéal.